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Printemps 2013 – Automne 2013 : un cycle feuilles/fruits court pour des équilibres inhabituels

D’un printemps tardif et frais à un automne pluvieux et doux, la vigne n’a eu que le temps d’un été ensoleillé pour faire le plein de réserves et s’apprêter à mûrir ses fruits.

lézard des souches

La couleur verte dominait. Après la mâche, le poireau sauvage et la ciboulette, les premières floraisons colorées se terminaient. L’humidité printanière avait largement favorisé les légumineuses qui se sont rattrapées après quelques printemps secs. Les orchidées et autres ornithogales en avait profité également. La première Ophrys Abeille avait fait son apparition dans le muscat. Tout était prêt à démarrer aux premières chaleurs.

Ophrys abeille
une première dans notre muscat à 300m d’altitude, après 10 ans de biodiversité

L’automne a également pris son temps pour s’installer vers la mi-septembre. Ce décalage a finalement accompagné celui de la vigne, qui avait fleuri tardivement, entre la mi-juin et début juillet. Encore fallait-il suivre/comprendre ce rythme pour bénéficier de l’été raccourci mais intense : nos feuillages entiers, d’abord fermés puis tressés, ont permis de conserver une surface foliaire maximale (photosynthèse oblige mais aussi évapo-transpiration limitée, parasol contre les brûlures notamment le 06 septembre,…). Notre dernier traitement préventif, de cuivre et de soufre, effectué le 10 juillet, a limité nos interventions à 3 ou 4 selon les terroirs. Une année où par la réactivité préservée du sol et de la vigne, la maturité physiologique était à porté de hotte. Premiers feuillage jaunes mi-septembre, les auxerrois vendangés le 02 octobre étaient mûrs au point de colorer les jus d’une couleur jaune canaris plutôt inhabituelle ; les acidités restaient bien marquées.

Les températures et ensoleillements de l’été ont été plus que bienvenus pour équilibrer ce millésime contrasté. La douche froide aura été le courrier reçu fin août de notre Organisme de Gestion des appellations  (AOC/AOP).  Ce millésime que chacun et de nombreuses régions viticoles s’accordent à considérer comme difficile aura le mérite de poser de vraies bonnes questions que je reprends dans un article plus complet (lire toute l’histoire). Pour une fois, je vais vous solliciter plus directement par mail, collègues, passionnés ou amateurs de vins , pour vous rendre attentifs aux enjeux de notre vignoble. Merci également pour vos commentaires, remarques qui alimenteront nos réflexions hivernales.

Bruno SCHLOEGEL