C’était dimanche 16 septembre dernier que nous vous avions invités à juger par vous-mêmes de la qualité de nos raisins. Une dernière semaine de vendanges, avant d’éventuelles vendanges tardives se profile déjà.
Merci à vous tous, fidèles ou découvreurs de biodiversité, pour le soutien apporté. Plusieurs associations ont relayé notre appel. Le courrier adressé par le M. président de la Ligue de Protection des Oiseaux à l’AVA est éloquent de proximités.
Il est clair que l’intérêt de notre quête du vin “de Wolxheim” se juge aisément pendant la période des vendanges. Pour tous ceux qui souhaitent découvrir le contenu de notre journée Portes-Ouvertes du dimanche 16/09/2018, décidée rapidement pour cause de fin de vendanges en vue, vous trouverez en pièces jointes la description des 4 ateliers, au moins aussi pédagogiques que les pratiques suggérées par notre ODG. De la qualité d’un raisin mûr (et sain), apte à raconter son terroir d’origine, aux émotions, parfums, paysages, sensations pédestres, ressenties en marchant dans nos vignes à maturité, en passant par quelques externalités et la découverte de 2 terroirs contrastés, la journée aura été une belle réussite. Merci également aux journaliste, collègues, présidents de syndicat qui ont fait le déplacement ou nous ont appelés pour nous soutenir dans notre action. Cette seconde vidéo résume l’intérêt de notre quête du vin entre vignes sauvages et écoute de la biodiversité.
A ce jour, nous n’avons pas l’exact reproche que fait l’AVA à nos vignes. Il est probable que le courrier de mise en demeure de rogner et de faucher s’appuie sur une lecture stricte (contre-productive ?) du cahier des charges des AOC Alsace et du plan de contrôle qui les accompagne.
Pour pouvoir bénéficier d’une AOP Alsace,
« f) – Etat cultural de la vigne : Les parcelles sont conduites afin d’assurer un bon état cultural global de la vigne, notamment son état sanitaire et l’entretien de son sol. »
Ce point correspond dans le plan de contrôle à ceux-ci : « Conduite du vignoble – C10 : Etat cultural du vignoble (Vérification visuelle) » Et « C10 Mauvais état du sol – OP17 (mineur) : Avertissement en 1er constat et Contrôle supplémentaire en 2ème constat »
Il en résulte un « Mauvais état : La parcelle est en mauvais état général (préciser : absence de gestion des adventives, vigne non palissée, vigne non taillée, etc…). »
Si l’entretien du sol ne se résume pas à l’artificialiser et à le laisser pour mort, nous sommes en bonne voie de le transmettre vivant et capable d’accueillir et de porter des vignes en bonne santé, sans irrigation ni travail du sol, ni fertilisants ou autres composts.
Les clés de lecture de ce cahier des charges sont évidemment multiples, entre visions à court terme, raisonnements financiers ou héritages d’une culture et d’un art de vivre en Alsace. La finalité reste sans doute d’exprimer des terroirs d’exception, dont la principale qualité est de permettre à une vigne d’y mûrir ses fruits et d’imprégner les équilibres des jus des raisins qui y sont cueillis de sa personnalité unique.
Dans cette acception, il nous semble que nous sommes dans le cœur d’une AOP. Nous allons adresser un courrier à l’INAO, pour questionner l’Institut National qui gère ce signe élevé de qualité, sur la comptabilité entre des sols vivants, ne bénéficiant d’aucun intrant ni même de travail du sol, et la réalité d’un lien au terroir, en Alsace, à Wolxheim.
Nous comptons évidemment mobiliser nos collègues vignerons, qui subissent les mêmes pressions, soit dans leurs vignes ou dans leurs bouteilles. Ce sera l’objet d’une quatrième vidéo : les vignerons de la biodiversité. Ceux qui me connaissent savent bien que j’applique la même diversité vivante aux comportements humains, porteuse de richesse, d’échanges et d’humanité. Auparavant, je vous rendrai compte de la problématique parallèle à celle des vignes : nos vins (et ceux des collègues qui vivent leurs vignes et leurs vins) dérangent et sont quelquefois jugés peu dignes de parler de l’Alsace… à suivre