J’ai pour habitude de parler de notre cave comme d’une maternité/nurserie pour les vins qui y naissent – famille de Sages-femmes oblige – et la sortie d’un foudre, pour ceux qui y sont déjà entrés, s’apparente à un accouchement. A l’intérieur un ciel étoilé, un milieu clos, odorant, où brillent les cristaux de tartrate. La vigne qui porte le fruit, les levures qui parviennent à fermenter ses sucres ne sont qu’une infime partie des process que le vivant a expérimentés et que l’homme peut encore apprivoiser par des pratiques plus fines, davantage des non-faire que des hypothèses d’apprenti sorcier.
Je situe notre quête à l’opposé de celle des nouveaux « OGM », qui seront dépassés avant d’être multipliés : elle repose sur des questions plus que sur des certitudes :
Comment oublier que le vivant bouge, entre maladies émergentes et résistances induites ? Les vignes inventées aujourd’hui seront dépassées avant d’exprimer un quelconque terroir dans 30 à 50 ans. Ou bien serons-nous forcés de les arracher/replanter tous les 15 ans ?
Le poids des titres & travaux, de la rentabilité à tout prix de recherches qui devraient avant tout nourrir notre humilité est-il tel ?
A l’heure du bilan carbone financiarisé, l’agro-foresterie, incorpore-t-elle le piégeage du carbone sous forme d’animaux non fixés (oiseaux, insectes, etc…) qui survivent ou ne restent que là où ils trouvent à manger, habiter, se reproduire ?
Ce que biodiversité veut dire reste à écrire ; quelques images en attendant :
En ce printemps 2016, les fabacées s’en donnent à cœur joie
La définition du “vin de la biodiversité”, donnée par Yvon le Maho à l’occasion du chapitre dédié au vin des savants, permet d’éclairer nos horizons :
“le vin de la biodiversité doit beaucoup à la science, ce sera le vin qui aura utilisé tous les mécanismes offerts par les écosystèmes dans les vignes …”