Rieslings européens et français : quelle place pour l’Alsace ?

Tombé il y a quelques temps, sur les 5 du vin, dans une discussion à propos des rieslings allemands et du protectionnisme alsacien (à l’égard du reste de la France) pour ce cépage qui ne “nous” appartient pas, j’en ai profité pour tenter de faire une petite mise au point : entre la composition des rieslings allemands (85 % minimum) et l’appartenance de l’Alsace au milieu rhénan qui a vu prospérer ce cépage bien avant l’annexion/rattachement à la France (car la rédaction de l’article laisserait à penser que le riesling est un cépage allemand et donc non français … et donc non aux alsaciens qui n’auraient donc de toute façon rien à dire..!), la place contemporaine des riesling d’Alsace reste délicate à affirmer.

Il y a donc du pain sur la planche pour faire rimer diversité culturelle avec identité revendiquée et ouverte au monde, notamment en vieille France. La vigne et le vin, qui traversent les générations et les cultures, devraient pourtant nous y inciter. Au secours créoles et canadien français, qui savez allier racines et culture acquise, quel que soit l’ordre dans lequel arrive la France, dans une mixité créatrice et libre. Avec “nos ancêtres les Romains” en matière de vins, il est difficile de réciter notre histoire si bien apprise, où les tonneaux venaient des gaulois, si proches de l’Alsace…

Le cas des vins de l’Alsace est symptomatique  de notre région : ni droit à l’histoire, ni droit à construire un avenir local et collectif ou est-ce juste notre « infantilisation » qui nous empêche d’affirmer nos différences ?

Grand Tasting 2012 : terroirs de riesling

Signatures de terroirs :

nos 3 rieslings à l’Ecole des Terroirs du Grand Tasting 2012,
samedi 1er décembre de 12H à 13H, au Grand Carrousel du Louvre – Paris.

A l’issue de 10 années d’exploration des différents terroirs de notre ban, nous voulons partager nos intuitions et nos interrogations avec les partenaires, critiques, dégustateurs, passionnés… qui très tôt nous ont soutenus et suivis dans notre recherche.

Ce sera un concentré de la découverte progressive des terroirs de notre village.

En 2001, mon hypothèse d’agronome était que, mieux que nos techniques, les vignes savent mûrir leurs fruits, à condition bien sûr qu’elles soient vivantes. Insérées dans leur milieu, elles nous rendent des raisins mûrs et sains à l’image du terroir qui les a nourries. Paysan des vignes, notre longue marche vers la biodiversité, la conduite en faune et flore sauvages, notre proximité avec la vigne saison par saison, millésime par millésime, est la source essentielle de nos vins.

Les équilibres récoltés sont ceux des fruits cueillis. En cave, le respect de ces équilibres, fait de nous des minimalistes convaincus. La dégustation des moûts récoltés en 2012 confirme avec toujours plus d’exigence notre choix de vendanger tous les raisins en caisses, de les déposer entiers dans le pressoir. La filiation reste directe : le Rothstein est déjà cristallin et floral, le Wolxheim un vrai jus de coings avec une trame d’acidité bien présente, et, paradoxalement mais rassurant, l’Altenberg de Wolxheim , huileux et fermé, entre épices et agrumes.

Ce sera donc un credo bien documenté, avec à l’appui nos derniers nés de 2011 et, pour une dernière sortie sous les projecteurs, nos trois 2008.

Merci à vous tous qui nous accompagnez dans cette aventure à très long terme.

Bruno SCHLOEGEL