La vie est une belle musique, écoutons-la en 2011.
Le cas de la vigne : une liane.
elle a des racines et s’en sert :
jeune, pour s’installer,
adulte, pour conquérir de nouveaux espaces et attendre de meilleures conditions de vie,
âgée, pour se régénérer
elle cherche le soleil au sommet de la canopée : les extrémités de ses tiges aériennes ont des capacités d’allongement, de détection, d’orientation et d’accrochage qui lui permettent d’explorer le milieu environnant
ses tissus sont organisés pour permettre la continuité des circuits de sève même en milieux instables ; elle sait se reproduire par de nombreux mécanismes de multiplication végétative suite à des blessures, agressions, catastrophes
pour assurer sa descendance par voie sexuée, ses graines sont particulièrement bien protégées et peuvent germer après de longs voyages
son génome ne se limite pas à l’ADN nucléaire (500 millions de paires de base) avec un nombre de gênes proche de celui de l’humain, mais aussi chloroplastique (161 kilo paires de base), spécifique à la lignée verte , et mitochondrial, 10 fois plus important que celui des mammifères…de plus des transferts latéraux entre les 3 ADN sont possibles
hexaploïde, son génome est le résultat de 2 polyploïdisations : celle commune à tous les Angiospermes, qui date de 135 millions d’années (Crétacé, remaniements nombreux dans le vivant), puis celle spécifique à sa famille, les vitacea, en // aux autres rosideae vers 100 millions d’années
exemple de gène : celui impliqué dans la présence plus importante de stilbène synthase, enzyme qui permet la synthèse du resvératrol (un polyphénol), cette molécule améliore la résistance de la vigne à différents champignons pathogènes ; accessoirement, il se retrouve dans le vin et le rendrait cardio-protecteur…
elle sait rétribuer les frugivores qui contribuent à la dissémination de ses graines par des tissus spécialisés, charnus et/ou pulpeux que nous pressons après les avoir – comme l’ours ou d’autres frugivores – cueillis avant qu’ils ne tombent au sol
ici pourrait commencer l’histoire des levures…
Évitons tout anthropocentrisme et trouvons notre place dans ce système du vivant, entre 10-12 et 109, sur la planète Terre, système du Soleil qui s’éteindra d’ici 5 milliards d’années, dans un univers en accélération ou que guette un Big Rip vers 22 milliards d’années…
La vie est belle, aimons-la en 2011.
Bruno SCHLOEGEL