Les 5 sens de la vigne …

Tout dégustateur qui se respecte a travaillé un jour les 5 sens qui lui permette d’approcher le vin.

Qu’en est-il de la vigne ? Ne serait-il pas cohérent d’utiliser également nos sens pour approcher la vie de cette plante indigène en Alsace ? L’été s’y prête tout particulièrement.

La vue : après l’explosion florale du printemps, ce sont les dernière fleur de l’été : le blanc domine au milieu de la forêt verte : carottes sauvages et autres ombellifères, boules de gypsophile, dernières composées, et de temps en temps une coronille ou un poix de senteur qui refleurit et colore la palette

Rothstein 2011

la vigne qui se plaît au beau milieu de la végétation, est d’un vert lumineux, agite ses rameaux à la moindre brise ou au contraire protège ses raisin à l’ombre de ses feuilles. Elle est à son aise dans cette chaleur et lumière puisque ses racines sont au frais…

L’odorat : dernières senteurs de mélilot, fragrance d’origan ou de serpolet que l’on écrase en marchant – déjà bien loin, la floraison de la vigne faisant règner un parfum très facile à identifier

Le toucher : c’est la saison où nous tenons/caressons, le plus la vigne : le tressage des rameaux est long, en ârtie mécanisé, mais une fois terminé le palissage mécanique, c’est chaque pied que nous visitons pour aider la vigne à s’accrocher, à protéger ses rameaux

le toucher des feuilles est particulièrement éloquent : cutilcule cirée, feuille bien tendues, branches déjà solide, avec très peu de moelle, un bois qui durcit rapidement

L’ouie : depuis plusieurs années, c’est une vraie découverte, : les nombreux insectes qui visitent les plantes animent un bourdonnement continu ; au soir ce sont les grillons et autres sauterelles qui prennent le relai

10m plus loin, dans les vignes fauchées, c’est Waterloo morne plaine : pas de fleurs, pas d’insercte, pas d’insectivores, pas d’oiseaux ; circulez il n’y a rien à voir ni à manger

sans parler des graines déjà bien sèches qui agitent leur grelot dans les gousses de pois sauvages

l’enregistrement reste à mettre en ligne…

Le goût : bien sûr l’automne sera la saison phare : la dégustation des raisins, peaux & pépins bien mâchés, permet de trouver le bon moment où le raisin est mûr

mais combien d’herbes (poireaux, ciboulette, fraises sauvages, mûres ou pêchers plantés dans les talus,…) permettent de retrouver le goût mûri par chaque recoin de nos collines

Alors, le sens de la vie, comme celui de la vigne et du vin, que nous percevons avec nos moyens d’humain, peut-il se passer de cohérences et de complexité ?

Bel été, en pleine biodiversité !

Grand Tasting 2012 : terroirs de riesling

Signatures de terroirs :

nos 3 rieslings à l’Ecole des Terroirs du Grand Tasting 2012,
samedi 1er décembre de 12H à 13H, au Grand Carrousel du Louvre – Paris.

A l’issue de 10 années d’exploration des différents terroirs de notre ban, nous voulons partager nos intuitions et nos interrogations avec les partenaires, critiques, dégustateurs, passionnés… qui très tôt nous ont soutenus et suivis dans notre recherche.

Ce sera un concentré de la découverte progressive des terroirs de notre village.

En 2001, mon hypothèse d’agronome était que, mieux que nos techniques, les vignes savent mûrir leurs fruits, à condition bien sûr qu’elles soient vivantes. Insérées dans leur milieu, elles nous rendent des raisins mûrs et sains à l’image du terroir qui les a nourries. Paysan des vignes, notre longue marche vers la biodiversité, la conduite en faune et flore sauvages, notre proximité avec la vigne saison par saison, millésime par millésime, est la source essentielle de nos vins.

Les équilibres récoltés sont ceux des fruits cueillis. En cave, le respect de ces équilibres, fait de nous des minimalistes convaincus. La dégustation des moûts récoltés en 2012 confirme avec toujours plus d’exigence notre choix de vendanger tous les raisins en caisses, de les déposer entiers dans le pressoir. La filiation reste directe : le Rothstein est déjà cristallin et floral, le Wolxheim un vrai jus de coings avec une trame d’acidité bien présente, et, paradoxalement mais rassurant, l’Altenberg de Wolxheim , huileux et fermé, entre épices et agrumes.

Ce sera donc un credo bien documenté, avec à l’appui nos derniers nés de 2011 et, pour une dernière sortie sous les projecteurs, nos trois 2008.

Merci à vous tous qui nous accompagnez dans cette aventure à très long terme.

Bruno SCHLOEGEL

Vos voeux pour 2012

Il est de tradition d’échanger des voeux en début d’année. Pourquoi ne pas prendre en compte ce qui ferait plaisir aux heureux récipiendaires ? J’ai donc rapidement collecté une douzaine de souhaits personnels à réaliser, si possible dans l’année qui vient…

En 2012, entre famille, travail et patrie, vous pouvez contribuer à mon bonheur et à ma santé en m’aidant au choix à

  1. prendre le temps de croiser ma moitié une fois par semaine hors les murs et nos boulots respectifs
  2. accepter que nos 3 enfants soient « grands » et prendre la mesure de l’âge de mes artères
  3. vider ma tête du pharaonique chantier en cours d’achèvement pour retrouver plus de petits plaisirs au quotidien, dans les vignes et en cave
  4. changer de présidents – le « s » est volontaire : présent ou futur, il désigne tous ceux qui nous gouvernent uniquement pour notre bien sans jamais nous dire où est le leur
  5. entreprendre des démarches en vue de ma thèse sur l’esthéthique (2 « h » comme esthétique et éthique) histoire de canaliser mon intellect foisonnant
  6. préparer un concert d’orgue et dénicher un Bösendorfer pas trop cher pour la nouvelle salle de dégustation
  7. croiser des humains heureux d’être sur terre parmi leurs congénères
  8. trouver les moyens de contribuer à la vie de la planète « vins » dans toute son authenticité
  9. faire de l’Alsace une vraie région diverselle, sans féodalités et avec beaucoup de créolités
  10. m’amuser en vous racontant des vignes et des vins, qui ont envahis une partie de mon existence
  11. enrichir ma liste d’autres petits bonheurs, comme, par exemple, ne rien faire ?
  12. comprendre que les vôtres sont différents et font votre santé !

Si en ces temps d’incertitude, où chaque seconde qui passe est comptée,  vous ne savez vraiment pas lequel choisir, vous pouvez jouer le hasard, en cliquant ici : la vie serait-elle magique ?

Je vous passe les fondements théoriques du générateur – j’ai retenu celui trouvé en premier -, sans doute loin de toute finesse mathématique et de la subtilité de la physique quantique ; s’il ne fonctionne pas dans votre environnement, sachez que de toute façon je fais davantage confiance à la complexité du vivant et du temps qui s’écoule pour générer leur propre sort.

Enfin, pour vous remercier de votre contribution, je vous souhaite d’ores et déjà une

Bonne Année 2012, pleine de tendresse et de vies partagées.

Bruno SCHLOEGEL