Huppe fasciée, crapaud vert et autres escargots de bourgogne


La bonne nouvelle de notre « éco-mimétisme » ou approche « environnmentaly friendly » reste le lent mais possible retour de vies éloignées pour un temps : avis aux botanistes, entomologistes, ornithologues ou herpétologues… nos chaînes se recomposent avec du temps. Pelotes de grand ducs dans nos vignes, ophrys-abeille, lézard des souches et lézard vert qui reste à photographier, nos vignes grouillent, racontent leur vie les soirs d’été ou tôt le matin, premiers (plutôt que derniers) refuges pour une biodiversité restaurée. Comptages de 4 mâles de crapaud vert et une femelle qui ont colonisé notre petite pataugeoire depuis 2015. Chant vespéral, têtards que viennent gober les canards sauvages, …crapaud

 

Comptage d’escargots : zéro pointé dans une parcelle voisine au sol désherbé et travaillé, 4 par cep entre Bourgogne et Petit gris chez nous. Croisé dans 3 parcelles différentes et dérangé dans leur sieste/repas 3 jeunes faons, 1 chevreuil mâle et une femelle avec 2 des faons… de plus en plus difficile de rentrer dans nos parcelles “partagées”.

bourgogne     S26tout jeune chevreuil dérangé par moi...

 

Depuis 3-4 années je rencontre épisodiquement un couple de huppes fasciées : au-dessus notre Sylvaner du Horn, de la Carrière Royale et tout récemment au-dessus du chai : houp, houp, on ne peut pas se tromper.
Les orchidées restent fidèles au rdv – idem pour les cueilleurs (on se demande ce qu’ils en font) même en zone protégée…

      opchisavant   ophrysapres

 

Enfin en ce printemps humide, vive les Fabacées – ex légumineuses – dont la gesse (L. aphaca) qui m’avait gommé il y 10 ans déjà chardons et liserons tout en enrichissant mon sol. Surtout présente sur la partie du socle de calcaire coquillier avec près de 25 autres plantes à gousses, qui se dessèchent dès la fin juin alors que la vigne démarre vraiment. Le retour également des tulipes sauvages au fond du Bruch.

                 gesce     tulipes

Vivons d’éternité, vivons tout court.

Belle interrogation que je partage avec certains, dont mes amis du temps de Violence et Paix, celui de nos 20 ans où nous expérimentions la « non-violence » au quotidien.

La question est plus que théologique : certes, nos religions occidentale font la part belle à l’éternité « après la mort », ce qui nous a permis de développer de notre vivant un « progrès » technique et commercial, sans trop de questionnements à court terme. L’aboutissement de cette croissance en comportement financiarisé, confronté au temps et à la mode du durable, redonne tout son intérêt à cette notion. De plus, la cohabitation avec d’autres culture où l’humain occupe une place moins centrale, me conforte dans l’idée qu’il est plus qu’utile de changer de référentiel : si vous étiez une vigne, avec des gènes vieux de quelques centaines de millions d’années, quelle serait votre regard sur des pratiques d’un millénaire voire de quelques décennies ?

 

 

Vins d’Alsace ou vins alsaciens ?

C’est à l’occasion d’une intervention en anglais que j’ai pu me rendre compte que la traduction de vins d’Alsace était Alsace Wines et non alsatian wines. La notion d’AOC/AOP, visiblement difficile à maintenir « up to date », s’accroche à notre dernier retour vers la France et reste bien centralisée, formatée, quand bien même on nous dit que ce sont les vignerons alsaciens qui décident. Mais qu’avaient-ils à dire en 1945 et surtout comment se défaire de l’infantilisation docile dans laquelle nous semblons nous complaire. La psychanalyse du vin d’Alsace reste à écrire !

au XII ème siècle, en Alsace
au XII ème siècle, en Alsace