Oiseaux des vignes

En partenariat avec la Maison de la Nature Bruche Piémont, qui propose de nombreuses activités à ses membres, nous allons reprendre en douceur nos activités ouvertes au public. Le traditionnel pique-nique est remplacé par des sorties en petits groupes d’une dizaine de personnes, sur inscription, que nous allons répéter dans les semaines à venir. Cette modalité est également bien adaptée à notre thème 2020 : les oiseaux des vignes.

geste barrièresBalade – enquête de 2 heures dans les vignes en biodiversité, à la recherche des oiseaux emblématiques du milieu.

La diversité des habitats, des besoins alimentaires, des aires de reproduction des oiseaux appelle une véritable biodiversité pour garantir leur (sur)vie. Alors que la viticulture alsacienne s’enorgueillit d’une diversité de terroirs, vivants, la place faite aux oiseaux est une bonne manière d’interroger ses pratiques. Nous irons à la rencontre de leur lieux de vie, tout en parcourant nos vignes comme autant de sentiers. Lecture des paysages, écoute des sons, odeurs portées, ces apprentissages font l’objet d’ateliers à chaque pause, à la clef 5 monographies d’oiseaux pour illustrer leurs différents comportements. Note fournie par la LPO

Horaires et dates prévues :

samedi après-midi – 16h à 18h30 : 13 juin, 20 juin, 11 juillet
dimanche matin – 10h à 12h30 :  7 juin, 28 juin, 5 juillet, 19 juillet
nb : vous pouvez également constituer un groupe (6 -10 personnes) et nous proposer une date et un créneau horaire en semaine

Côté pratique :

S’inscrire en ligne ou écrire directement à info@lissner.fr  en précisant la date souhaitée et le nombre de participants. Nous mettons à jour le nombre de places disponibles au fur et à mesure des inscriptions.
Le lieu de rdv reste comme à l’accoutumée la Chapelle Saint-Denis – Wolxheim, au centre du vignoble. Prévoir des chaussures adaptées à la marche. Si vous avez des jumelles…

Ceux qui le souhaitent peuvent apporter un pique-nique – nous leur indiquerons des lieux adaptés – le chai est également accessible (terrasse, salle) pour y pique-niquer.

 Exposition d’aquarelles d’oiseaux du vignoble :ça bavarde

Avant ou après la balade, et jusque fin juillet, ces sorties sont doublées par une exposition d’aquarelles peintes par Huguette GOLLY, en visite libre dans notre grande salle. Grives musiciennes, faucons ou buses variables, mésanges, bruants et bouvreuils, … les oiseaux que nous ne croiserions pas lors des promenades ont été pris sur le vif par l’aquarelliste.

mésanges au vol

 

Dès l’enfance, l’observation des oiseaux, de la Nature en général, me captive. Maintenant, je cherche à faire revivre mes amis ailés d’une caresse de pinceau et de touches de couleurs. Le dessin naturaliste, aussi fidèle que possible grâce à mes amis photographes est plus qu’un loisir, une passion.
Huguette GOLLY – STARCK aquarelliste naturaliste et peintre

 

10 raisons pour poursuivre notre quête de la grande biodiversité : merci pour vos contributions dans les commentaires.

Mûrir ses fruits, la vigne l’a expérimenté bien avant que l’humain ne songe à l’apprivoiser, la transporter, la multiplier et planter, labourer ou biner le sol, la palisser, la rogner, l’effeuiller, la gaver, la fragiliser, la transformer en machine à raisins … Si la permaculture va de pair avec la vie plus libre de la vigne elle-même pour lui permettre de jouer de tous ses mécanismes et « savoirs », l’engouement pour le durable permet de lister quelques effets de la grande biodiversité  que je vous livre en vrac sans hiérarchie et en devenir.

personnalité forte des vins, vraiment expression de leur terroir non rectifié

la vigne est l’être vivant qui y vit, passer directement d’un sous-sol/sol à un vin relève de la simplification extrême – pourquoi faire simple lorsque la réalité est complexe ? la réponse affirmative à cette interrogation relève du bruit du tiroir caisse

résistance physique des tissus, qui va de pair avec une concentration des jus (baies plus petites, grappes lâches,…) – tout ce qu’il faut pour un aliment intéressant, qui nourrit, non vendu au poids – tout est dans la peau et sous la peau du fruit, le tissu rétributif amuse et rémunère le frugivore qui…

comportement de la vigne en milieu concurrentiel – le non rognage respecte le cycle végétatif complet pour des fruits physiologiquement mûrs, tout ce qu’il faut pour un millésime respecté-respectable pour qui le comprend (quitte à ne pas l’aimer)

adaptabilité de la biocénose en ces temps de changements climatiques

le fait de ne pas semer les plantes mais bien de les laisser conquérir leur place (certes avec du temps), permet d’avoir « celles qui savent y faire »

les réactions en années sèches et humides sont éloquentes – en 2015, certains collègues, voyant mes vignes vertes en pleine canicule, m’ont demandé si j’apportais des engrais

en 2016, nous mesurerons les différences de t° et d’humidité au sol et sous la vigne 

auto-nutrition du sol et disponibilité des différents nutriments, minéraux, molécules, au long des saison, millésimes, …

co-responsabilité avec d’autres parties de la planète, moins pillées

en ce 15 mai 2016 j’en suis à même pas un passage tracteur – la vigneron raisonnable a passé son 7ème tour soit 280 km : broyage, engrais ou compost, labour sous le rang, rotoherse entre les rangs, fauchage, semis, désherbage,…

libère du temps pour la rencontre et le partage, qui reste un privilège humain et rare

seuls quelques collègues reconnaissent qu’ils font du tracteur parce qu’ils s’ennuient. A “pourquoi coupent-ils des feuilles, des branches ou cultivent des pelouses dignes d’un feuilleton californien en pleine Alsace”, les réponses restent plutôt vagues.

pour ma part à chaque ennui/erreur, correspond une nouvelle technique, une nouvelle machine, un nouveau produit en vigne ou en cave pour compenser (certes aussi optimiser économiquement à court terme) la viticulture forcée : effeuiller pour avoir rogné, rogner pour avoir mis des engrais et provoqué un excès de vigueur, décompacter pour avoir tassé, chaptaliser/désacidifier etc… pour avoir chargé la mule, donner des médicaments pour avoir rendu malade, … Y. Illitch s’amuserait bien avec les winemakers !

co-responsabilité avec les générations futures en maintenant des ressources tant génétiques que fonctionnelles of course nous privilégions les sélections massales

limitation des intrants et molécules artificielles qui s’accumulent voire détruisent ou interfèrent négativement (hormones de synthèse, même autorisée en « bio », …) y compris avec l’humain

interactions nombreuses entre les différentes plantes, insectes, molécules,… leur étude en milieu ouvert, même fortement mouvant et artificialisé/appauvri comme les nôtres, sont trop peu nombreux c’est pour cette raison que je poursuis mes expérimentations à ciel et cave ouverts

entre les effets purement physiques (plantes qui bloquent l’évaporation, tapis végétaux qui empêchent les gouttes de pluie de rebondir sur les sols nus et tassés en transportant les inoculum de champignons indésirables directement dans les inflorescences etc…), biologiques (occupation des loci), moléculaires etc… il y en aurait des emplois à pourvoir en contrepartie d’une taxe sur les polluants, les gâchis, etc…

par souci d’honnêteté intellectuelle, je compléterai également la liste par ses inconvénients, pour le moment sous forme d’understatement, histoire de pratiquer un peu d’auto-dérision :

problème des arbres et des haies pas drôles à couper, épineux qui crèvent les pneus, etc… (notamment en regard des règles de l’AOC qui impose la taile en Guyoy simple ou double, mais également à long terme par la fermeture des paysages – la vigne reste une liane)

non contribution à la valeur ajoutée (du moins celle qui mesure notre bonheur en additionnant des intrants totalement inutiles et contre-productifs) car moins de commerce, de circulation de produits, …

difficultés de voisinage inter-générationnel,

 

Les 2 listes ne sont de loin pas closes, dans l’attente de vos commentaires…

Ensuite, on pourrait faire la même liste avec les levures, bactéries…, voire au plan moléculaire avec les enzymes, tanins, …

Physiologie de la vigne et biodiversité : les 2 mamelles qui nourrissent et élèvent nos vins.

J’ai pour habitude de parler de notre cave comme d’une maternité/nurserie pour les vins qui y naissent – famille de Sages-femmes oblige –  et la sortie d’un foudre, pour ceux qui y sont déjà entrés, s’apparente à un accouchement. A l’intérieur un ciel étoilé, un milieu clos, odorant, où brillent les cristaux de tartrate. La vigne qui porte le fruit, les levures qui parviennent à fermenter ses sucres ne sont qu’une infime partie des process que le vivant a expérimentés et que l’homme peut encore apprivoiser par des pratiques plus fines, davantage des non-faire que des hypothèses d’apprenti sorcier.

Je situe notre quête à l’opposé de celle des nouveaux « OGM », qui seront dépassés avant d’être multipliés : elle repose sur des questions plus que sur des certitudes :

Comment oublier que le vivant bouge, entre maladies émergentes et résistances induites ? Les vignes inventées aujourd’hui seront dépassées avant d’exprimer un quelconque terroir dans 30 à 50 ans. Ou bien serons-nous forcés de les arracher/replanter tous les 15 ans ?

Le poids des titres & travaux, de la rentabilité à tout prix de recherches qui devraient avant tout nourrir notre humilité est-il tel ?

A l’heure du bilan carbone financiarisé, l’agro-foresterie, incorpore-t-elle le piégeage du carbone sous forme d’animaux non fixés (oiseaux, insectes, etc…) qui survivent ou ne restent que là où ils trouvent à manger, habiter, se reproduire  ?

 

Ce que biodiversité veut dire reste à écrire ; quelques images en attendant :

En ce printemps 2016, les fabacées s’en donnent à cœur joie

 

La définition du “vin de la biodiversité”, donnée par Yvon le Maho à l’occasion du chapitre dédié au vin des savants, permet d’éclairer nos horizons :
“le vin de la biodiversité doit beaucoup à la science, ce sera le vin qui aura utilisé tous les mécanismes offerts par les écosystèmes dans les vignes …”